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Image de Tim Chow

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C’était à Cannes ce mois de mai 2022.

Ce soir-là, je regardais Tom Cruise monter les marches du palais des festivals, et je réécoutais les paroles de cette chanson qui a marqué mon adolescence : Danger Zone et qui dit en substance que toi et moi allons prendre l’autoroute du danger jusqu’à dépasser la limite.

Ivresse de la zone de danger.

OK.

En même temps, tu le sais, mais je te le rappelle quand même, il n’est pas prudent de conduire ivre.

Pourquoi existe-t-il des limitations de vitesse sur la route d’après toi ? Et sais-tu qu’il est écrit dans la Convention de Vienne que « Tout conducteur de véhicule doit rester, en toutes circonstances, maître de ce même véhicule » (de façon à pouvoir se conformer aux exigences de la prudence et à être constamment en mesure d'effectuer toutes les manœuvres qui lui incombent).

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Donc avec ta carrosserie extérieure, tu entends que tu dois matériellement rouler à une vitesse limitée ; d’ailleurs ton GPS bipe quand tu dépasses tes miles et te ramène à la limite… Game over.

 

Pourtant, tu me dis souvent que tu es ou a été à la limite du burn-out.

Mais qu’est-ce que ça veut dire à la limite de ? Cette limite serait-elle une lointaine cousine du nuage de Tchernobyl : le burn-out qui s’est arrêté à la frontière ! A la frontière…

A la frontière de quoi… ?

Quand tu me dis que tu as été harcelé.e, brisée que tu as perdu ta confiance en toi. Que tu pleurais tous les jours. Quand tu me démontres que tu n’étais pas en burn-out parce qu’on ne te donnait plus de travail…Et que le burn-out, on l’attrape à force de trop travailler… Ah, donc on ne fait donc pas de burn-out dans un placard ? Quand on est au point mort.

Ok, mais pour ne pas rester à la place du mort, la seule solution n’est-elle pas le coming-out ?

 

Quand émotionnellement, tu penses ne pas avoir le droit de ralentir ni de respecter tes feux de signalisation ou tes propres stops, de quoi s’agit-il finalement, si ce n’est t’empêcher de te choyer, questionner, mettre en avant, en lumière, Ta lumière, Ton estime personnelle.

 

De militer pour tes limites en quelque sorte.

Nier d’être ou avoir été en burn-out, c’est ne pas te reconnaître. Minimiser, c’est te considérer toi-même a minima et c’est continuer de faire résonner en toi cette petite voix qui nous dit ‘ tu n’y arriveras pas ou tu n’y arriveras plus jamais ou c’est ta faute’. C’est valider le ‘je m’en veux du je m’en veux du je m’en veux’…ad libitum

A la limite du burn-out, à la limite de la danger zone, à la limite de la limite, de la limite qui est déjà bien loin dans le rétroviseur.

 

 

La fureur de vivre a été romantique à une époque ; ça allait avec les voitures de sport. On sait malheureusement ce qui est arrivé à certain de ses chauffeurs… Aujourd’hui qui a-t-il de romantique à sur-vivre ? Sur-vivre, c’est vivre au-delà de sa vie. Au-delà de la vie elle-même. Et qu’y a-t-il au-delà de la vie ? L’au-delà ? Question de point de vie.

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